Pour ce premier gros
concert de l'année, Paris a pris la résolution de proposer une
programmation plus progressive que Hardcore. Une affiche plus axée
sur la musique dans sa finesse que sur quatre accords
changeant toute une salle en divers singes, tel le bonobo ou le
gorille. Le fait est que sur ces trois groupes progressifs (Car
Protest The Hero n'a rien à foutre là) tous me tentaient.
C'est donc avec joie et gaieté que je me suis rendu à ce concert.
A peine rentré en salle
qu'Intervals commence à jouer. J'aperçois alors que le
guitariste soliste a une guitare cassée, à laquelle il manque la tête (photo ci-contre). Le
premier morceau se déroule sans encombre et le public de musiciens
bouge la tête au rythme de la musique, flairant la fausse note que
pourrai emmètre les guitares pour s'en délecter et se donner une
raison de dire « Ce concert c'était de la merde ».
Quelle n'était pas ma surprise quand sur scène pour le deuxième
morceau, un membre du public probablement ivre monte sur scène et se
mit à chanter sur ce qui devait être une instrumentale. Les membres
du groupe ne le remarqueront pas, trop concentrés à jouer vite et
parfaitement bien. L'interruption qui n'était donc pas prévu donne
du fil à retordre aux ingénieurs sons, qui essaieront tant bien que
mal de rattraper la chose. Ils improviseront des balances, il faut le
dire, à chier. En effet, aucun n'a pensé à débrancher le micro.
Déception quand le concert se termine car tout a été gâché par
un inconnu qui chante juste mais comme le frontman de Dream
Theater, inutilement.
The Safety Fire
prend son temps pour se préparer. Un des guitaristes ressemblait à
Günther, le célèbre chanteur qui interprète « Ding Dong
Song ». Une fois que le groupe commence à jouer, je comprends
pourquoi il leur a fallu tant de temps de préparation. Ils ne se
souvenaient plus de leurs morceaux, trop complexes. Alors, dans un
élan de génie ils se mirent à improviser tous ensemble n'importe
quoi. C'est là qu'on a vu le génie de ces musiciens. On l'a vu à
côté de la scène car leur prestation atteignait un degré de
bordel rarement atteint. « Heureusement qu'on entendait pas le
chanteur ! » dirent des gens à la sortie de scène du
groupe. Public de progueux de merde, incapable d'aimer les choses
simples comme un Am (La mineur). J'ai même pu entendre : « J'ai
pas trop aimé, ils utilisaient des accords trop simple. Genre le C
(Do majeur) n'avait rien à faire là. C'est vrai quoi, j'aurai plus
vu un Cmadd95dim+6 (Allez vous faire mettre). » J'étais néanmoins
content de voir qu'ils jouaient avec des guitares 6 cordes, la
légende dit qu'il ne reste que très peu de modèles sur Terre.
Enfin vient le tant
attendu TesseracT, qui lui n'a pas attendu un de ses
guitaristes à l'aéroport. Stupéfaction quand le groupe arrive sur
scène avec un membre en moins. Heureusement qu'ils n'avaient pas
oublié Elrond (photo ci-contre) fidèle à son poste de
bassiste/roi des elfes. C'est tout à fait normal de vouloir faire
autre chose dans sa vie quand on est que bassiste. Bref, le groupe
commence son set avec un morceau du nouvel album. Ainsi pendant 10
minutes, TesseracT nous
tient en haleine. Quand vont-ils nous dire ce qu'il est advenu de
l'autre guitariste ? Ce n'est qu'au bout du 3ème morceau que le
chanteur nous donnera une excuse bidon pour justifier leur connerie
de l'avoir oublié chez lui le jour du départ pour la tournée. Leur show avance et des non-habitués s'endorment parce que c'est bien connu, le progressif a des vertus soporifiques.
Enfin le groupe réussira quand même à nous offrir une bonne
prestation. Gros doigt d'honneur levé à Protest The Hero
pour leur montrer qu'ils sont
meilleurs parce qu'ils font du progressif. Le public était bien
entendu d'accord avec ceci. Je n'ai entendu qu'une plainte venant des
progueux : « Les morceaux étaient trop court ».
Jamais content ces fils de pute.
Protest The Hero se
prépare et Ô grand miracle un groupe au complet. Moi, je m'en vais
prendre un anti-vomitif, car je sais que ça va être de la merde.
Surtout après TesseracT.
Le destin aurait pu en décider autrement, mais non. C'était bien de
la merde. Je n'ai pas réellement apprécié le one man show du
chanteur, qui essayait tant bien que mal d'être drôle.
Effectivement quand musicalement on se fait défoncer par sa première
partie, il faut bien rattraper quelque part. Malheureusement le
groupe s'enfonce dans sa propre bouse, et on sent que le public de
progueux présente les premiers symptômes des maux de ventre.
Hypocritement les fans du groupe rient des blagues du chanteur pour
essayer de se valoriser aux yeux des fans de TesseracT,
afin de défendre leurs idoles. J'aperçois une queue devant les
toilettes, certains ne se retiendront même plus et vomiront devant.
Moi, j'avais pris mon anti-vomitif, et ainsi je supportais la douleur
auditive que m'infligeait Protest The Hero.
Guitares désaccordées, chant clair faux et sans puissance, batterie
molle, bassiste turc. Le bon cocktail pour un suicide collectif. Par
chance le groupe part de scène, et par politesse 3 membres ivres du
public demandent un rappel. Grossière erreur. On voit les musiciens
revenir sur scène, quelques personnes pleurent, d'autres vomissent.
C'est le rappel. Une fois ce dernier terminé c'est bien fini. En
sortant de la salle j'aperçois des hommes en larmes soutenus par
leurs camarades, la guerre est finie. Il n'y a eu qu'un évacué par
les pompiers, ces tympans étaient troués. Beaucoup de tristesse
mais aussi des larmes de joie car tout ceci était fini. Protest
The Hero allait quitter Paris
pour répandre sa merde dans le sud de la France. Bon courage à nos
amis qui résident là bas, et bon courage aux pays restant de la
tournée. Vous en aurez besoin.
Pour
conclure je dirai que les progueux font un bon public de merde. Mais
au moins ils savent se tenir. Ils entretiennent une relation d'amour
vache avec la musique. Mais en même temps qui pourrait leur en
vouloir ? Après tout ils nous sont supérieurement intelligent.
Niveau groupe, c'était moyen. L'affiche laissait à désirer quand à
sa tête et à la préparation du line-up de la soirée. Enfin de
tout ceci j'aurai retenu une chose :
Le
talent, ça ne s'improvise pas.
-
Koloss